Un saut sur le pont suspendu le plus long du monde

Depuis son ouverture en 1997, et jusqu'en 2021, l'Europaweg serpentait à hauteur vertigineuse le long des pentes rocheuses de la Mattertal, également appelée Nikolaital. Il offrait des opportunités de photos à couper le souffle aux amateurs et représentait un défi pour plus d'un. Le chemin a fréquemment dû être fermé à cause de chutes de pierres, puis a finalement été abandonné en 2018. Après étude, une nouvelle variante située en contrebas a vu le jour et est ouverte au public depuis 2021. Elle a souvent fait l'objet de critiques, mais les craintes de voir le chemin devenir encore plus physique en raison des différences d'altitude et des temps de marche ont pu être balayées dès le début. En fin de compte, les valeurs sont similaires à celles de l'ancien tracé. Pour découvrir le chemin par nous-mêmes, nous nous mettons en route depuis la gare de Herbriggen (1 259 m d'altitude), joli village que nous traversons au petit matin et où les habitants semblent encore endormis. Juste après l'église, nous repérons le balisage indiquant la montée vers La Europahütte. En quelques minutes, nous rejoignons l'Europaweg. Avec une pente agréable, le chemin serpente lentement vers le haut à travers une forêt de conifères et en une heure, le premier objectif intermédiaire, le Geisstrift culminant à 1 669 mètres, est atteint. En prenant de l'altitude, les rochers deviennent un peu plus abrupts. Si l'on observe les pentes rocheuses nous faisant face, elles semblent infranchissables. Ce n'est qu'en s'approchant que l'on trouve la solution de l'énigme : d'innombrables marches permettent aux randonneurs de gagner rapidement de l'altitude. Différents types de constructions comme des ponts et des escaliers d'une qualité irréprochable se succèdent à des distances plus ou moins grandes et offrent la sécurité nécessaire à ce défi. Impressionnés, nous nous arrêtons de temps en temps pour admirer ces monuments. Le deuxième objectif intermédiaire, le Höüschbiel (2065 m d'altitude), passe bientôt inaperçu. La forêt s'éclaircit peu à peu et ce n'est qu'à ce moment-là que l'on perçoit vraiment le magnifique Weisshorn et ses 4'505 m qui se dresse devant nous. Les 2 km suivants sont un peu plus plats. La végétation devient plus rare mais plus variée. Les fleurs se distinguent par leurs couleurs vives ainsi que leurs tailles relativement grandes et où parfois, un insecte se délecte du délicieux pollen. Au Birchbach, il faut encore gagner de l'altitude avant d'arriver sur le tracé de l'ancien Europaweg. À partir de là, on descend légèrement, on traverse ici et là des champs de blocs de pierres et, peu avant la Europahütte, on aperçoit enfin le Cervin, qui prend le pas sur le Weisshorn. Nous sommes entre de bonnes mains avec le personnel aimable du restaurant de la cabane et nous nous laissons volontiers gâter. Après avoir repris des forces, nous entamons la descente. De loin, on aperçoit déjà l'attraction publique de premier ordre : le pont suspendu Charles Kuonen, long de 494 mètres. Lorsqu'il a été inauguré en 2017, il était le plus long pont suspendu piétonnier du monde. Entre-temps, il est descendu à la quatrième place. Mais ces chiffres ne sont qu'accessoires. Le plus long ou le quatrième plus long - qu'importe. Entre-temps, le pont n'a rien perdu de son esthétique. Ceux qui le souhaitent peuvent prendre le chemin qui traverse le pont et descendre vers Randa. Nous optons pour le chemin un peu plus raide, mais plus direct, qui descend vers le village de montagne bien pimpant, d'où le train nous ramène au point de départ. Pendant le trajet, nous faisons la comparaison entre l'ancien et le nouveau sentier européen. Ceux qui aiment les hauteurs arides au-dessus de la limite de la forêt et le gigantisme trouvaient davantage leur compte sur l'ancien chemin. Mais le nouveau chemin construit entre Herbriggen et la Europahütte n'a pas à rougir. Grâce à sa situation plus basse et à ses constructions professionnelles, le nouveau tracé comporte moins de dangers que l'ancien tronçon. Il nous permet donc de profiter pleinement de la nature environnante et des paysages majestueux, et cela en toute sécurité! Cette randonnée de montagne est recommandée aux personnes expérimentées.

Nous vous proposons de débuter l’itinéraire depuis Gasenried ; le sentier mène à travers une forêt de mélèzes et un magnifique paysage post-glaciaire sous l’imposant front du Riedgletscher. Au début de l’été, des milliers de roses des Alpes fleurissent ici! Depuis l' « Alpja », on monte sur le sentier de randonnée jusqu’au Riedgletscher. La traversée du glacier, facile et plate, ainsi que la montée à la cabane sont dès le mois de juillet 2023 officiellement homologués en tant que chemins de montagne blanc rouge blanc. La Bordierhütte, à 2886m d’altitude vous accueillera dans un environnement féérique rempli de glace, de soleil et de bouquetins ; le Hohberghorn et le Dirruhorn en toile de fond La montée à la cabane nécessite environ 4h d’effort tandis que la descente par Schalbette demande un peu plus de 2h de marche ; un effort hautement récompensé.

« Au-dessus d'une certaine altitude le superflu, les complications et les caprices s'envolent, il ne reste que l'essentiel, la simplicité, le silence et la beauté. Ici il ne peut pas en être autrement... ». Les mots de la gardienne de la cabane de la Tza décrivent pleinement l’expérience ressentie dans ce royaume de calme et de simplicité perché à 2606m d’altitude. Propriété de l'Association des Guides du Val d'Hérens, cette cabane familiale est accessible sans difficultés particulières et dès le plus jeune âge par une randonnée en boucle depuis Arolla ou Pramousse. Après une première portion sur un sentier dans une végétation typique du vallon, le paysage devient plus rocailleux et lunaire. La vue depuis la terrasse de la cabane y est grandiose avec un magnifique coup d’œil sur le Pigne d'Arolla, les Aiguilles Rouges et les sommets environnants. Il vous faudra compter environ 2h de montée pour atteindre ce petit paradis et la fameuse récompense ainsi que 2h pour en redescendre et tremper les pieds dans l’eau fraîche de la rivière.